Du bois et des hommes. 

La matière héritée des siècles passés; la parole transmise qui ne s’éteint jamais. 

La vie de Flavien Bouroumeau est le résultat de cette conjugaison. Simple, fertile et authentique.

C’est à l’adolescence, sur un chantier avec son oncle, que Flavien découvre le travail du bois. Cette première expérience l’engage à intégrer une formation d’ébéniste. Il y étudie la noblesse du matériau, la diversité des essences, leurs réactions respectives à la gouge et au ciseau.   

Le métier, il l’apprend durablement au sortir de son bac professionnel lorsqu’il intègre en 2008 l’atelier du magasin Bien-être de Ségeron. Entré comme simple manœuvre au service de cette institution poitevine, Flavien engage le commerce familial sur la voie d’une production de meubles plus exigeante, d’une qualité équivalente aux grandes marques exposées comme Cinna, Grange ou encore Ligne Roset.

Passé chef d’atelier, il négocie avec ses fournisseurs, fixe les tarifs des créations et assure le suivi clientèle. En 2020, Bien-être de Ségeron devient Le Grand Magasin. La fabrication est abandonnée au profit des objets décoratifs. Flavien décide alors de monter sa propre ébénisterie. 

Lentement mûri, tardif, cueilli frais à la rosée, emballé sur le champ, expédié le jour même. C’est la recette qui fait le succès des melons de Val de Sérigny depuis plus de 30 ans. A l’heure où son créateur Robert Franchineau s’apprête à passer la main, l’entreprise envisage l’avenir sereinement puisque c’est en la personne de son petit-fils, Antoine, qu’il a trouvé un successeur. Ingénieur agronome formé à l’IUT de Périgueux et à l’Ecole supérieure d’agricultures (ESA) d’Angers, passé par tous les postes dans l’entreprise familiale, le jeune homme de 22 ans a déjà une solide connaissance des rouages. Et des idées pour projeter Val de Sérigny vers l’avenir. « L’objectif dans les années qui viennent va être de pérenniser et de valoriser notre marque qui a une belle réputation auprès de nos clients. Il faudra aussi saisir les opportunités », prévient Antoine Franchineau, bien conscient que l’anticipation sera déterminante dans un marché en pleine mutation.

Depuis sa création en 1991, l’entreprise accorde un soin tout particulier à ses cucurbitacées cultivées dans un terroir d’exception en culture extensive et de plein champ. C’est sur les terres fertiles d’aubuis, argilo-calcaires et pentues, caressées par l’air des collines du Haut-Poitou, que les melons se gorgent d’eau et de soleil trois mois et demi durant. Qualité gustative exceptionnelle et arômes subtils sont au rendez-vous de ce fruit unique à la peau lisse, à la chair ferme et juteuse.

Qualité mais aussi éthique. Les multiples labels (Demain la Terre, cultivé sans pesticide) et certifications (Haute Valeur Environnementale, GlobalG.A.P, Agriculture biologique, Les maîtres du melon du Haut-Poitou) glanées ces dernières années couronnent les méthodes agricoles traditionnelles de type « paysanne », respectueuses de l’environnement, appliquées sur les 600 ha de plantation. Avec 14 000 tonnes de melons produites par an, soit 17 millions de fruits récoltés, produites principalement dans le Haut-Poitou, mais aussi en Espagne et au Maroc, l’entreprise fait la démonstration que l’on peut cultiver responsable à grande échelle. Une autre recette du succès signée Val de Sérigny.

C’était toujours avec une mine déçue, l’air nostalgique, que mon grand-père contemplait l’objet cabossé, dessoudé ou cassé. Après l’avoir examiné, il le caressait, parcourant de ses doigts fripés une courbe, un creux ou une pointe. Parfois, son ongle craquelé grattait le vernis, une petite écaille de peinture. S’enfonçait dans les fibres avec une once d’espoir très vite déçu. Et le constat tombait : « Il est foutu. » Une lueur passait alors dans ses yeux bleus. Le gamin que j’étais alors guettait sur son visage les sanglots qui jamais ne venaient. Mais à chaque fois, une moue enfantine plus savoureuse encore qu’un flagrant aveu de faiblesse comblait mes attentes. « Il est tout esquinté », disait-il.

Aujourd’hui encore, je me délecte de ce mot que j’entends prononcer par mon papy dans mes souvenirs si chers. Là, dans ce vieil atelier, au milieu des outils fatigués, de cet étau hors d’âge, de ces bateaux, drapés dans des toiles d’araignées, en attente d’un nouveau cap. L’Esquinté… Pour moi, c’est un mot normand. Peut-être n’est-ce pas le cas, mais c’est comme cela. Parce que c’est un mot à jamais à lui. A jamais en moi. Il a en lui la douceur du souvenir, la mémoire du moment, l’implacabilité du temps qui passe sans que ni nous, ni lui, ni rien ni personne, n’y puissions rien. 

Alors évidemment lorsque j’ai pour la première fois posé mes yeux sur ce livre, il y a eu ce flash de réminiscences. Puis tant d’autres depuis que j’ai achevé l’ouvrage que d’aucuns s’empresseront de définir comme une suite des Blondel. Pourtant, il n’en est rien. Ni étranger, ni lié au destin de ce colosse dont l’ombre plane, il est à l’image de son héros Jean Lebellois plus discret, à la frontière entre deux mondes. Une espèce d’évaporé qui porte sur lui tout un tas de contradictions. La puissance d’un corps, la mémoire d’une courbe, la chaleur d’un souffle, l’éternelle stupidité des hommes. Leur vulnérabilité. Et toute la mémoire d’une époque disparue.

Depuis 20 ans, l’association poitevine propose des cours de danse hip-hop pour tous les publics.

Peace, Unity, Love &Having Fun. Pour OTAM, les valeurs fondamentales du hip-hop ne sont pas que des beaux mots, c’est une philosophie. Il n’y avait qu’à assister au spectacle coconstruit avec l’association de danse africaine D’un ailleurs l’autre aux Expressifs pour s’en convaincre. Ce jour-là, des jeunes en situation de handicap sensoriel avaient régalé le public d’inspirations touchantes et savamment maîtrisées. « On a travaillé une vingtaine d’heures sur ce projet, explique Lucien Pacault, danseur charismatique d’OTAM qui a supervisé la représentation. On a construit autour de ce qu’ils pouvaient faire, dans un climat de confiance. »
Cette méthode, OTAM l’applique à tous les publics, spécialisés ou non, auxquels il dispense des cours, des enfants de maternelle aux seniors dans les EHPADs. 

Plastique envoûtante

L’association créée en 2001 a pris un nouvel envol après la crise du Covid grâce à une équipe jeune, investie et pleine d’imagination. « On a impulsé une dynamique en organisant des événements et en communiquant plus largement », explique Elodie Nogrette, présidente d’OTAM qui s’appuie sur les clichés époustouflants du photographe et danseur Guillaume Bicep et la plastique envoûtante de tous ces corps en mouvement. Lucien l’animal, Jordan le Breaker, Zoltan le Robot… Chacun a son propre style qui fait fureur sur les parquets d’Osez la danse à l’automne et le bitume de l’Urban PB pour lancer l’été. « On pratique un hip-hop très instinctif, originel, qui est indissociable du graf et du rap, détaille Elodie Nogrette. Notre vocation, c’est de trouver un langage commun pour que personne ne soit perdu et que tout le monde danse. »

Informations sur le site Internet d'OTAM